Est-ce de l’ignorance de leur part? … Ou de l’insouciance? … Ou est-ce l’influence de l’industrie pharmaceutique qui les rend sourds et aveugles à l’évidence absolument incontournable que le ProveraR n’est pas de la progestérone?
Cette confusion s’est reflétée dans les médias lorsque les résultats de l’étude Women’s Health Initiative sur l’hormonothérapie combinée (PremarinR-ProveraR) ont été publiés à l’été 2002. Quand il était question des hormones utilisées dans cette étude, la plupart du temps les médias ont utilisé le terme «progestérone» pour désigner le ProveraR. Mais on ne peut pas vraiment les blâmer car bien des médecins qu’ils interviewaient en faisaient autant.
Et six ans plus tard, ça continue. Nous en avons un exemple frappant lors de l’émission Maisonneuve en direct du 7 janvier dernier à la radio de Radio-Canada sur le thème «Prendre ou non des hormones?». Les invités étaient Sylvie Demers, médecin au Centre Ménopause-Andropause Outaouais et auteure du livre Hormones au féminin (Éditions de l'Homme), et Robert Sabbah, gynécologue-obstétricien et vice-président de l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec. J’ai été sidérée d’entendre le Dr Sabbah utiliser le terme «progestérone» pour décrire le progestatif utilisé lors de l’étude WHI. Il y a plusieurs commentaires affichés sur le site Radio-Canada que je vous invite à lire. Vous y trouverez le mien que voici : «Je trouve incroyable et inexcusable que le Dr Sabbah ait utilisé incorrectement le terme "progestérone" lorsqu'il a parlé des hormones administrées aux femmes qui ont participé à l'étude WHI. La Dre Demers a relevé cette erreur en précisant qu'il s'agissait de progestine, mais le mal est quand même fait et le mythe que la progestérone joue un rôle dans le cancer du sein a encore une fois été perpétué. Je ne comprends vraiment pas comment il se fait que des médecins comme le Dr Sabbah ne font pas encore la différence entre progestérone et progestine -- une différence majeure et importante, qui a fait l'objet d'études poussées. Le fait est que les progestines augmentent le risque de cancer du sein en hormonothérapie alors que ce n'est pas du tout le cas pour la progestérone, comme l'a souligné la Dre Demers. Bravo Dre Demers -- ça fait du bien de voir une professionnelle de la santé qui a le souci d'utiliser la bonne terminologie afin d'éviter de semer la confusion chez les femmes.»
Alors que grâce aux efforts de pionnières comme Marie-Andrée Champagne et Sylvie Demers, la progestérone bio-identique sous forme orale, notamment le PrometriumR, gagne du terrain dans les traitements hormonaux pour la ménopause, la progestérone bio-identique sous forme transdermique par contre a plus de difficulté à être acceptée. Pourtant des études scientifiques sérieuses en plus d’une expérience clinique de plusieurs décennies démontrent l’innocuité de la progestérone administrée par voie transdermique et son rôle pour aider les femmes de tout âge, de la puberté à la ménopause, à régler toute une panoplie de problèmes hormonaux. Une étude récente démontre également que la progestérone transdermique a la capacité de protéger l’endomètre dans le cadre de l’hormonothérapie combinée (œstrogène-progestérone).7
Comment va-t-on finir par éduquer les médecins à ce sujet? Je crois qu’un important événement médiatique va peut-être y arriver, ou en tout cas on va faire un bon bout de chemin. À son émission de jeudi dernier, Oprah Winfrey a entrepris de lancer un défi au monde médical concernant l’hormonothérapie bio-identique. Ses invitées étaient la Dre Christiane Northrup, éminente gynécologue américaine qui a écrit plusieurs best-sellers, dont «La sagesse de la ménopause»8 (que toutes les femmes arrivant à la ménopause devraient lire), et Mme Robin McGraw, épouse du fameux «Dr Phil» qui anime une émission de TV immensément populaire. Le «timing» de cette émission en dit long – Oprah a choisi d’attendre la prise de pouvoir du président Obama pour lancer ce projet d’éducation des femmes et des médecins, et j’ai l’impression qu’il aura des répercussions tant sur le monde médical que sur les autorités de la santé. De fait, sous la pression du puissant lobby de Wyeth Ayerst, le fabricant de Premarin-Provera, la FDA (agence de contrôle des drogues aux É.-U.) cherche en ce moment à faire approuver par le Congrès un projet de loi qui empêcherait les médecins de prescrire les hormones bio-identiques car il serait interdit aux pharmaciens de préparer les crèmes magistrales requises pour remplir ces ordonnances. Si vous comprenez l’anglais, je vous invite à visionner cette première émission dans les archives de www.oprah.com9
Oprah a choisi une femme souffrant de tous les problèmes imaginables de la ménopause pour faire partie d’une mini-étude où cette femme sera traitée avec des hormones bio-identiques en préparation magistrale. Au bout de quelques semaines elle sera en scène avec Oprah pour parler de son expérience. Je vous tiendrai au courant des développements.
Micheline
Référence et lecture recommandée:
Référence et lecture recommandée:
1 | Marie-Andrée Champagne, M.D. «L’hormone du désir et celles de notre plaisir» |
2 | Sylvie Demers, M.D. «Hormones au féminin» |
3 | «Katharina Dalton, pionnière de la recherche sur le SPM et la progestérone» |
4 | Dr Pierre Mauvais-Jarvis, «Médecine de la reproduction, gynécologie endocrinienne» Flammarion |
5 | «Progestérone et Progestatifs» sur le site Pharmacoroma - Connaissance des médicaments |
6 | «Prendre ou non des hormones?» sur le site Maisonneuve en direct |
7 | «La thérapie hormonale plus efficace et sécuritaire c’est possible» par George Gillson, M.D. |
8 | «La sagesse de la ménopause» du Dre Northrup sur le site de Passeport Santé |
9 | Lien pour l’émission d’Oprah sur les hormones |
10 | À lire: «Ménopause : les solutions naturelles existent!» |